La nuit dormait dans son verseau,
Les chèvres buvaient au rio,
Et nous vivions encore plus forts
Malgré le frette et les barbares.
Nous savions qu'un jour ils viendraient
À grands coups d'axes, à coup de taxes
Nous traverser le corps de bord en bord,
Nous les derniers humains de la terre.
«À soir c'est un peu trop tranquille.
Amis, laissez-moi faire le guet.
Ce n'est pas le bruit du tonnerre
Ni la rumeur de la rivière
De milliers de chevaux en course
Et tout ce monde sous la toile
Qui dort dans la profondeur:
V'là les Yankees, v'là les Yankees,
Ils traversèrent la clairière
Et disposèrent leurs jouets de fer.
L'un d'entr'eux loadé de guns
«Nous venons de la part du Big Control,
Son laser vibre dans le pôle,
Nous avons tout tout tout conquis
Jusqu'à la glace des galaxies.
Le président m'a commandé
De pacifier le monde entier.
Maint'nant assez de discussion
Et signez-moi la reddition
Nous regagnons la Virginie!»
V'là les Yankees, v'là les Yankees
«Alors je compte jusqu'à trois
Et toutes vos filles pour nos soldats.
Le grain, le chien et l'uranium,
L'opium et le chant de l'ancien,
Tout désormais nous appartient,
Et pour que tous aient bien compris
Et pour les news d'la NBC:
Hey Gringo! Escucha me, Gringo!
Nous avons traversé des continents,
Sur des radeaux tressés de rêves
Et nous voici devant vivants,
Fils de soleil éblouissant
La vie dans le reflet d'un glaive.
Amène-le que je l'achève.
Caligula, ses légionnaires,
Ton président, ses millionnaires,
Sont pendus au bout de nos lèvres.
Gringo! t'auras rien de nous.
Ça fait longtemps que je t'attends.
La nuit dormait dans son verseau,
Les chèvres buvaient au rio,
Et nous vivions encore plus forts
Malgré le frette et les barbares.